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vendredi 29 novembre 2019

Mes indispensables du quotidien

📌  🔍

Aujourd'hui je vous présente mes indispensables du quotidien, ces petites choses qui, mine de rien, nous facilite la vie quand on vit avec des maladies chroniques comme l'encéphalomyélite myalgique ou la fibromyalgie. Tout est -presque- bon à prendre pour s'aider et économiser nos maigres forces physiques. 

Est-ce que vous retrouvez certains de vos indispensables chez vous?




Le fameux banc pour la douche....Quand j'ai compris comment prendre ma douche debout me prenait passablement d'énergie, je me suis équipée avec un banc. Celui-ci est le deuxième que j'ai trouvé pour quelques dollars dans un magasin d'articles usagés, et c'est un véritable banc "médical" dont la hauteur est réglable. Je ne m'en passerais plus! Prendre ma douche assise est devenue maintenant tellement évident et normal que je ne l'envisage plus debout ou en cas de force majeure (et encore). Une option à considérer pour vous, si ce n'est déjà fait, pour sauver de l'énergie et assurer aussi un côté sécuritaire pour ne pas tomber dans la douche.







Assise sur mon banc de douche, j'ai installé à portée de main et à ma hauteur, ce petit truc à ventouse qui s'accroche facilement dans la douche. Pas besoin de me lever, tout juste à étirer le bras pour saisir ce dont j'ai besoin. Bon, je ne peux pas cacher que c'est du Ikea :)   Il y a plusieurs formats disponibles, dont des contenants un peu plus gros. Très pratique, ça dégage la douche d'un paquet de bouteilles souvent accroché autour du pommeau de douche. Et pour moi, pas besoin de me lever, tout est là....






Une épingle à linge....Mais pourquoi donc? Pour bien fermer les rideaux de ma chambre afin qu'elle soit plus noire que la nuit, si cela se peut! J'ai des rideaux foncés mais j'ajoute quand même cette épingle pour ne pas voir ne serait-ce qu'un peu de lumière. Pour moi, c'est un besoin très important: mon sommeil est si difficile, que je mets tout en mon pouvoir pour le faciliter. Associé à cela, mes super bouchons d'oreilles de 32 décibels sont mes armes plus du tout secrètes pour tenter d'obtenir ne serait-ce que quelques heures d'un sommeil....pas du tout réparateur.















Une des difficultés quotidiennes que j'éprouve, c'est d'arriver à ouvrir des contenants ou des pots: j'ai très mal aux mains et en bonus, elles sont sans force. Moi qui avait toute fière, lorsque jeune, j'ouvrais les pots difficiles pour ma mère en un rien de temps! Là, c'est moi qui n'y arrive plus. 

J'utilise des gants de vaisselle: ça donne de la prise, et ça m'aide vraiment à ouvrir ces fameux contenants qui me résistent, grrrrrr. Un autre truc: placer une bande élastique autour du couvercle du pot, et tournez. Ça fait aussi le travail :)  


















Je vous ai déjà parlé de ma canne pliante: j'y reviens, car je l'apprécie beaucoup. Elle se plie facilement, comme un poteau de tente de camping, et se remonte aussi facilement. Je ne m'en passerais plus non plus: ça m'aide à assurer mon pas avec mes jambes pas trop solides parfois. L'autre avantage, c'est que ça m'oblige à marcher lentement: on ne peut pas marcher vite avec une cane, oubliez ça. Marcher avec ma canne soutient aussi mes efforts pour ne pas me retrouver en malaise post effort ou "crash". Cette année, une petite innovation sur ma canne: j'ai fait installer un crampon rétractable pour pouvoir continuer à marcher dans la neige ou la glace. C'est plus sécuritaire ainsi, et ça va aider mon pas à être plus solide pendant l'hiver rigoureux que nous vivrons. Je suis allée dans une pharmacie Jean Coutu et une employée l'a installé pour moi. L'installation est gratuite, et le crampon coûte environ dix dollars. Un bon investissement 👍 



Voilà, mon pneu d'hiver est installé :)










Je me suis équipé d'écouteurs sans fil: ils sont confortables, et couvrent toute l'oreille. Je l'utilise pour toutes sortes de choses, mais principalement pour couper les bruits forts autour de la maison, surtout l'été bien entendu, où les réparations des rues font un tapage incroyable. Ils sont pratiques aussi dans les transports en commun quand le bruit est trop élevé: ça coupe les bruits pour vrai. Je ne mets pas de musique pour entendre quand même un peu ce qui se passe et ne pas être totalement coupée de l'environnement. Je l'ai utilisé plusieurs fois dans le métro, et ça m'aide vraiment à contrôler les bruits environnants et ainsi, à m'épuiser moins vite. Mon cerveau est tout content! Comme les autistes, j'ai besoin de réduire les bruits environnants sinon mon coeur se met à battre comme un fou, et là, l'énergie chute royalement. Les écouteurs m'aident à calmer l'adrénaline qui a tendance à monter quand je me retrouve dans la foule du transport en commun.





Un célèbre incontournable: la couverture électrique.....Carrément le bonheur! Je ne m'en passerais plus tellement c'est merveilleux. 

Je ne sais pas pour vous, mais dès que septembre se pointe, j'ai l'impression que mon corps aussi veut entrer en hibernation, et je me retrouve gelée juqu'aux os quasi en tout temps. Les pieds et mains gelés ne sont pas un phénomène spécifique à l'encéphalomyélite myalgique: il y a aussi les personnes souffrant du syndrome de Raynaud qui en souffrent, et fort probablement d'autres maladies.

30 minutes avant le dodo, ma couverture  électrique est à l'oeuvre: j'entre dans des draps tout chauds. Même avec cette chaleur bienfaisante, ça me prend quand même près de 45 minutes pour arriver à réchauffer ce corps frigorifié et détendre les muscles. Pratique aussi: après deux heures, le tout s'éteint tout seul. 

Faites votre demande au Père Noël, ça en vaut vraiment la peine :)  Vous m'en donnerez des nouvelles.







Ce produit est un analgésique en gel à bille: on secoue bien le produit et on l'applique aux endroits douloureux tels que les trapèzes, les bras, les jambes etc.  Le gel donne une sensation de chaud/froid assez étonnant: les premières minutes, rien ne se passe. Ensuite, c'est la montée de l'effet: assez intéressant. Par contre, cela peut s'avérer trop intense pour certaines personnes, alors je vous conseillerais de l'essayer sur une petite surface de votre corps avant de l'appliquer à plus grande échelle. Lorsque les douleurs aux jambes sont trop intenses, ce produit m'aide à mieux gérer. Se vend en pharmacie au coût de 15-20$. J'ai aussi vu le même concept dans une marque différente, à moindre coût.












Mon dernier indispensable, mais plutôt personnel : des plantes, de la verdure en tout temps et en tout lieu :)   Mon environnement est vert, plus que vert, et j'adore. C'est une passion de longue date, et elle n'est pas près de s'éteindre! Je leur parle le matin en me levant, je les chouchoutent et je prends soin de chacune. Je me fais des sessions de jardinage intérieur, j'adore ça. C'est du vivant autour de moi. Que dire d'autre sinon que c'est mon petit paradis?


Et vous, avez-vous de ces indispensables utiles, et dont vous ne vous passeriez pas? 

Si oui, lesquels? 


Au plaisir de vous lire ici ou sur Facebook. 

🌻


jeudi 22 janvier 2015

J'aimerais vivre dans l'eau chaude!

Eauu chaaaauude!

Je ne sais comment mais j'ai oublié de vous parler de ce point important mais voilà, j'y remédie: j'aimerais vraiment vivre dans l'eau chaude, la vraie (pas au sens figuré, bien sûr :)

C'est que l'eau chaude me fait un bien fou. Et je sais que plusieurs personnes vivant avec l'EM sont comme moi: elles ont besoin de chaleur, que ce soit de l'eau ou de la chaleur car l'humidité, l'hiver et ses rigueurs sont difficiles à vivre physiquement car les douleurs musculo-squelettiques montent en flèche.

Sous l'eau bien chaude, je sens mon corps revivre, je le sens se délecter de cette eau chaude et merveilleuse qui coule. Je n'en ai jamais assez! Quand je sors de là, je suis rouge comme un écrevisse.

J'ai tenté les bains, mais le mien est vraiment fait court.
Résultat: je me retrouve coincée dans un petit bain, tournant d'un côté pour me réchauffer pendant que l'autre côté gèle!  J'ai donc abandonné l'idée du bain et je me suis tournée définitivement vers la douche.

Que dire sinon que mon corps reprend vie: les douleurs musculaires et la raideur diminuent un peu et je sens mon corps qui se détend, se calme, comme s'il se déplie.

Le hic est la sortie de la douche!
Je tremble comme une feuille et je sens mon corps se ratatiner. Je cherche à m'éponger en vitesse et bondir, si cela se peut, dans des habits bien chauds que j'ai pris soin d'apporter dans la même pièce.

Ah la la!

Je trouve dommage que pour le moment, je ne puisse pas aller nager à la piscine publique où j'avais l'habitude d'aller jusqu'en 2013. L'eau y était chaude et j'adorais nager. Comme mon corps réagit négativement quelques heures après la baignade, mon médecin et moi avons conclu qu'il est préférable de laisser cette activité de côté pour le moment. Quelques heures après une séance à la piscine, la hausse des douleurs est intolérable alors que je me serais attendue à ressentir un certain bien être. C'est une des aberrations de l'EM: ce qui fait du bien à un paquet de gens ne nous fait pas du bien à nous, au contraire. Le système nerveux réagit fortement et dans l'autre sens que d'habitude (c'est à dire production d'endorphine, point. Dans notre cas, le système nerveux réagit par de fortes douleurs, plusieurs heures voire même plusieurs jours après l'exercice).

Bref, je suis une sorte de Nemo debout, qui adore l'eau bien chaude et comme les enfants, l'heure de la douche est un moment important dans ma journée.

Récemment, je me suis équipée de ce genre de petit banc, ce qui me permet de rester un peu plus longtemps sous l'eau tout en étant assise, et ça aide à ménager mon énergie. Je l'ai dégoté dans un bazar pour une poignée de dollars. 

Ça fait une différence car ça m'aide beaucoup. 

Par exemple, quand je lave mes cheveux, il m'est difficile de garder l'équilibre car je ferme les yeux et je penche également ma tête vers l'avant. Je perds mes repères, sans compter que j'ai parfois des vertiges alors le banc s'avère non seulement utile mais aussi sécuritaire, pour les jours où je vais un peu moins bien. 

Si je vivais en Europe, probablement que je chercherais à fréquenter les thermes, ces lieux où les gens suivent des traitements de chaleur par l'eau, les saunas et spa etc. Tiens, je vais travailler sur ce souhait merveilleux et qui sait? un jour peut être je pourrai m'y retrouver....?

Couverte de plusieurs couches de vêtements (il fait très froid sur Montréal, enfin pour moi), je vous laisse ici pour aller tenter de réchauffer mes pieds à nouveau dument congelés.


Je vous souhaite une belle fin de journée,

Mwasi


dimanche 17 décembre 2017

Mes indispensables du quotidien.

Lorsque j'étais une jeune étudiante au collégial, les cours de psychologie avaient la cote, et un des professeur aimait beaucoup lancer des mises en situation pour observer nos réactions.

Une d'entre elle consistait à nous imaginer sur une île déserte où on ne pouvait emporter que cinq objets indispensables. Les réponses individuelles étaient originales, parfois farfelues et intéressantes surtout sur ce que cela révélait de la personne. 

Alors que je faisais de l'insomnie hier soir, je repensais à ce vieux souvenir et à mes propres objets indispensables de ma vie actuelle alors que je vis avec l'encéphalomyélite myalgique depuis 2011.

Voici donc mes indispensables en photos que j'utilise sur "mon île" à moi: ils m'aident à mieux vivre au quotidien alors que ma vie consiste maintenant à.... être malade.


Mon premier indispensable :)
Ce n'est probablement pas la première fois que j'en parle, mais ce petit banc pour prendre ma douche est devenu un indispensable. Acheté une poignée de dollars dans un bazar, j'ai tout simplement acheté des nouveaux pieds en caoutchouc bleus en pharmacie. Un bon achat, car surtout que depuis que je surveille ma fréquence cardiaque, le fait d'être assise pour me laver m'aide à faire attention à mon énergie. Les personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique (PAEM) éprouvent de la difficulté avec la station debout: les battements cardiaques s'accélèrent, et parfois, les douleurs aux jambes s'ajoutent en réponse à cette posture difficile à tenir. Souvent, les PAEM ont vraiment l'impression -et parfois c'est vraiment ce qui se produit-, qu'elles vont s'évanouir à force de rester en station debout. Si vous observez une PAEM dans un commerce, il y a bien des chances que ce soit la panier d'épicerie qui tient la PAEM et non l'inverse! Ce banc m'aide car je n'ai pas à supporter le poids de mon corps, et je peux prendre mon temps pour me laver en toute sécurité sans crainte de tomber.





Depuis que je vis avec l'encéphalomyélite myalgique, la météo de mon corps est assez étrange. Dès que je me réveille, mes mains et mes pieds gèlent, et je dois me couvrir de couches d'habits le jour pour arriver à me réchauffer un peu. Le café matinal aide, mais rapidement le froid reprend. 

Avant mes siestes de jour, j'allume ma couverture électrique et je me glisse dans la chaleur des couvertures. Quel bienfait! Ah la la, je fonds comme un fromage et mon corps se réchauffe, puis je m'endors....Pour la nuit, mon corps change carrément de latitude: il n'a plus besoin d'être réchauffé comme tel, et c'est même l'inverse: j'ai  carrément chaud, et le mieux est encore de dormir avec le moins de vêtements possible. Reste que le jour, ma couverture électrique est un indispensable dont je ne passerai vraiment plus. 







Plusieurs personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique éprouvent de la difficulté à lire pour différentes causes: parfois la vue ne s'ajuste pas bien à ce qu'on voit, pour d'autres, c'est un problème de concentration, ou bien les lignes dansent sous leur yeux...

La lecture, c'est une bien grosse partie de ma vie. Je continue à emprunter les livres dans le réseau des bibliothèques de Montréal, et à l'occasion, j'achète des livres usagés. Ceux-ci sont des ouvrages de référence sur les plantes, une passion discrète que j'entretiens depuis quelques temps. Je m'intéresse aussi beaucoup à l'utilisation des huiles essentielles biologiques pour traiter les petits soucis de santé ou tout simplement pour apprécier leurs arômes et les bienfaits associés. J'ai la chance de pouvoir encore lire quoique je sais bien que je lis moins abondamment et moins vite qu'auparavant. Reste que la lecture est encore et toujours indispensable à ma vie avec les longues heures de silence et de calme à meubler quand je suis à la maison.



Les plantes sont aussi un grand indispensable dans ma vie de recluse: elles agrémentent le quotidien, et on peut suivre leur progression au fil du temps. C'est de la vie en pot! J'aime voir les nouvelles feuilles sortir de terre et ça ajoute une touche de vie dans ma chambre. Comme mon espace est limitée, j'ai dû faire des choix mais il en reste suffisamment pour que ma fibre jardinière quatre-saisons soit rassasiée. Ce qui importe, c'est que je puisse avoir à portée de main cette indispensable vie végétale qui ne demande qu'à pousser encore et toujours...C'est ma petite thérapie végétale personnalisée!





D'autres petits indispensables à ma vie: j'adore faire des mots cachés et dessiner de temps à autre. Mine de rien, j'arrive à me concentrer s'il n'y a pas de bruit environnant. Mes dessins sont loin d'être parfaits! Je dessine tout ce qui me passe par la tête: des visages, des bonhommes tout croches, des objets, des situations aussi parfois. Je n'ai pas de don spécial pour le dessin mais je m'en fiche complètement: le but, c'est de me distraire, de m'amuser et non pas de faire dans la perfection ou la performance. Une sorte de retour en enfance pour ma part, car j'aimais dessiner il y a de cela très longtemps. 

L'an dernier, je tricotais beaucoup mais cette année, ma situation matérielle réduite fait que je n'ai pas sorti crochet et aiguilles cette année. Mon matériel est empaqueté et rangé quelque part, ça devra attendre que je sois installée dans mon propre logement. 

Et vous, quels sont vos indispensables dans la vie de tous les jours, et qui font une différence dans votre vie?  Si vous le souhaitez, vous pouvez m'écrire à: mwasikitoko07@gmail.com ou sur ma page Facebook Mwasi Kitoko. 

Au plaisir de lire vos réactions! Je suis curieuse de savoir quels sont vos indispensables qui vous aident à vivre.





lundi 31 octobre 2016

S'accrocher

Depuis mon dernier billet, les choses se sont peu améliorées. Au topo plus rude des douleurs de froid, du sommeil vraiment pas réparateur et l'épuisement rapide et facile, mon moral a aussi perdu des plumes. 

Il est bien plat ce moral.
Je sens ma vie lourde.
Petite à la fois.
J'ai l'impression d'avoir un tsunami de larmes qui coule un peu à la fois ou bien ça sort à gros bouillons de temps à autre. 

Dans ce "pas de moral" actuel, j'ai pensé vous parler des petites choses qui me font du bien.



Zoothérapie à domicile

Je vous présente les chattes de ma fille. Jusqu'à l'arrivée de ces dames, je pestais contre les animaux dans les maisons et tout ce que ça demande de soins, d'entretien etc. 

Bien mal m'en pris, car maintenant j'ai versé dans la position contraire. Non seulement je les aiment beaucoup, mais en plus j'ai découvert que de leur parler, de prendre soin d'elles et de caresser leur douce fourrure me fait du bien. 

Et elles ne demandent que ça, se faire caresser: pendant ce temps, leur chaleur et ronronnements me calme, me fait oublier -si cela se peut- mes douleurs et l'épuisement. Leur chaleur m'aide aussi, car mes mains gelées en profitent :)  Leur accueil du matin ou quand je rentre de l'extérieur est aussi un petit rayon de soleil dans ma vie.

Je connais plusieurs personnes malades comme moi, et qui ont des animaux de compagnie. Quand je discute avec eux, nous avons tous les mêmes constats: les animaux peuvent contribuer à notre santé psychologique.




Tricoter

Lorsque j'étais adolescente, ma grand-mère m'avait appris à tricoter une foule de choses: des vêtements pour bébés, des bas de laine, des mitaines etc. Avec le temps bien sûr, le tricot n'a plus fait partie de ma vie pendant de nombreuses années et j'ai pratiquement tout perdu de ce savoir. Je ne sais que  tricoter qu'à l'endroit pour le moment. 

Depuis quelques temps j'ai repris le goût de tricoter. Bien dommage que je ne sache plus que tricoter des foulards :(   Je ne désespère pas de me lancer le défi de tricoter autre chose. Je tricote des foulards de toutes sortes de grandeur et de couleurs. Je sais qu'internet regorge de tutoriels de tricot alors quand je serai prête, j'irai choisir quelque chose de simple à faire. 

Je tricote. Je me concentre sur chaque maille. Le mouvement lent et régulier des aiguilles ou crochet me calme, me fait du bien. Je réfléchis ou je vide mon esprit. Thérapeutique quand j'en ai le goût.



Se doucher...assise

Dans une billet datant de 2015, je vous parlais de ce petit banc de toilette que j'avais trouvé dans un bazar pour quelques dollars. Je ne savais pas combien j'aimerais ce banc, et surtout maintenant alors que je me sens souvent plus faible, plus épuisée.

J'ai découvert le plaisir tout simple de me laver en position assise. Je me lave lentement et je laisse l'eau tomber sur moi le temps dont j'ai besoin pour me sentir bien. C'est LE moment de la journée que je préfère entre tous: la douche assise réchauffe mes muscles endoloris, défait certaines tensions au niveau des trapèzes (surtout ceux-là). Aussi, je ne porte pas mon poids ce qui économise ma précieuse énergie limitée. C'est tout un bonheur que je m'offre à peu de frais en tout cas. Je sais que dans plusieurs pays du Sud, les gens se lavent assis. Quel bonheur de se laver en étant assise :)



Lire

La lecture reste la meilleure distraction et de plaisir à portée de main. Il est vrai que parfois rien ne me tente, mais je finis toujours par trouver quelque chose à lire. 

Parlant de cette couverture de livre, je vous le recommande chaudement. C'est l'histoire vraie d'une jeune new yorkaise qui doit s'occuper de ses parents vieillissants au travers de sa propre vie de famille, en bande dessinée. 

C'est un livre rempli de questions, de douces vérités et d'autres plus troublantes mais qui demeurent toujours authentiques et actuelles.

Sacré courage qu'elle a eu de raconter son histoire en images. Très bon. Je me demande juste pourquoi Gallimard place ce livre dans la collection Jeunesse, car le sujet est loin de s'adresser à des enfants. 




Je m'accroche à ces petites choses du quotidien. 
C'est ce qui m'aide à avancer. 
Juste vivre. 
Passer cette période.
S'accrocher.
Demain sera peut être un petit peu mieux qu'aujourd'hui. 


Alors je croise les doigts.
Et j'espère...


Mwasi


vendredi 22 mai 2015

Météo, flanelle et verdure

Bonjour chers lecteurs,

La réalité du printemps étrange que nous vivons au Québec a ses influences sur ma vie. Je ne sais pas comment se passe la météo dans votre coin de pays, mais ici dame nature semble "secouée " de drôles de soubresauts d'humeur.

Oh, nous avons bien eu des 28 degrés. 
Hop! on sort des vêtements légers, question de se sentir à l'aise. Soudain, la météo se transforme et en quelques heures, nous nous retrouvons à perdre facilement des dizaines de degrés. Qui semblent vouloir reste, du moins pour quelques temps. Un petit 8 degrés bien frais depuis hier ou avant-hier, j'en perds le compte.

Mais ce que je ne perds pas par contre, c'est tout ce que cela me demande, physiquement. Tout d'abord, il y a les draps de coton qui ne me gardent pas au chaud: j'ajoute des couvertures lourdes et chaudes. 
Puis il y a eu les douleurs très fortes au niveau des jambes.
Quand je les ai ressenties, j'ai "reconnu" ce que cela annonçait: environ 24 à 48 heures avant un changement météo, je le ressens surtout dans la partie inférieure du corps. Douleurs intenses aux mollets -insupportables-, douleurs aux articulations comme si mon coeur bats dans ces dernières.

Par intuition ou juste par hasard cette année, je n'ai pas rangé tous mes pantalons de pyjama en flanelle comme j'ai l'habitude de le faire: une bonne idée, quand je constate combien il peut encore faire froid, bien que nous soyons pratiquement à la fin mai. Tiens, pour ma balade de ce matin, j'étais emballée dans un gros polar et un vent cinglant et froid me poussait. Je marche quand même, pour m'oxygéner, voir du paysage et revenir à la maison avec la satisfaction de ma petite balade en poche.

Suis-je en train de devenir une obsédée de la météo? Peut être.  Mais une chose est certaine, je surveille ces fluctuations et je ne peux pas faire autrement que de m'y intéresser car elles ont un impact sur moi. Ce que je trouve étrange quand il fait très humide par exemple, les douleurs sont plus fortes mais comme tel, mais je ne me sens pas dérangée par la chaleur elle-même. Avant d'avoir l'encéphalomyélite myalgique, j'étais très affectée par la chaleur mais il est vrai aussi que j'affichais un surplus de poids, ce qui peut s'expliquer par cela. Je reste quand même étonnée l'été, de constater que mon front se mouille à peine quand les autres transpirent à grosse goutte. C'est à n'y rien comprendre.

Ah, la verdure!


Roquette de balcon....miam!
Malgré les soubresauts de la météo, j'ai réussis à semer quelques trucs sur mon balcon. 

Je suis très fière de ma superbe roquette provenant de semences bio, une grosse gâterie que je me suis offerte cette année. Sa saveur citronnée est un pur délice et j'ai très hâte de la dévorer. 

D'ailleurs, j'en resème à tout moment, assise dans mon petit banc de camping pour ne pas trop me fatiguer. Comme ça j'aurai de la roquette tout au long de l'été -s'il ne se met pas à neiger, bien sûr!












Un plant de romarin rustique et en santé


 Je suis également bien fière de mon plant de romarin, une récupération de l'été dernier, rentré à la maison pour l'hiver et qui a réussi à doubler de volume. 

Le truc? Ne pas trop s'en occuper, la laisser quelque part dans un endroit bien sec et ensoleillé. 

J'adore le romarin pour son effet stimulant et rafraichissant. 

Je pense que j'ai dû vivre en Europe dans une autre vie pour tant aimer le romarin, pensez-vous?

J'ai semé aussi des bettes à cardes, un plant de tomate, des pois et pois mange-tout :) 





Un peu de chaleur et ça devrait avancer un peu mieux pour le jardinage! 



En attendant, mes yeux se plaisent avec ce très beau cyclamen rose qu'on m'a offert récemment.

Une autre belle plante à récupérer à l'automne...

Ces jours-ci, je lis, je fais un peu de couture. Je me prépare mentalement à l'interrogatoire de la semaine prochaine dans les bureaux de mon assureur. Je cultive le calme, la concentration et le moment présent, autant que possible. 

Et je poursuis ma réflexion sur mon prochain milieu de vie et j'ai même commencé à en parler autour de moi. 

Prochainement, j'y consacrerai un billet, je pense que ça en vaut la peine. Après plus de douze années passées au même endroit avec mes filles, il sera bientôt temps de nous séparer.

Et tout cela, ça se prépare...


À bientôt et bonne fin de semaine!

Mwasi Kitoko







dimanche 25 janvier 2015

Mon état de santé actuel. Tabous et préjugés entourant l'EM.

Bonjour chers abonnés, 

Aujourd'hui, vous aurez droit à un bulletin santé des plus complets me concernant.

J'ai beaucoup réfléchi avant de me décider à écrire sur ce sujet et je suis convaincue que ce sera utile. Si j'étais en quête d'informations sur mon état de santé, il est certain que je chercherais des informations, ce que j'avais justement fait en 2010 avant de me retrouver devant mon rhumatologue.
 




Comment on se sent, quand on vit avec la fibromyalgie, l'encéphalomyélite myalgique et le syndrome des jambes sans repos?

Comment suis-je dans mon corps?




Au réveil, mon corps est douloureux et courbaturé un peu partout: les trapèzes, le dos brûle, les mollets et quadriceps sont hypersensibles comme si j'ai couru toute la nuit, mes deux mains font mal avant même de sortir du lit.

J'ouvre les yeux: ils "chauffent" comme si je viens de me coucher.
Et la sensation de repos, au réveil? Connaît pas.
Je ne ressens plus ou pas cette sensation depuis longtemps (mois? années? je ne sais plus).
Un premier décompte matinal habituel alors que je n'ai pas soulevé une seule couverture pour sortir du lit.

Pour vous donner une idée des douleurs et courbatures, rien de tel qu'une situation que vous avez déjà connue: vous rappelez-vous quand vous avez aidé un ami à déménager? Le lendemain, vous étiez certainement courbaturé un peu partout et vous ne saviez pas que vous étiez si mal en point.
Ouch!....

C'est exactement ce que je sens dans mon corps. 
En fait,  je "déménage" chaque jour, courbatures incluses. 

À noter que même si les personnes vivant avec l'encéphalomyélite myalgique ont des symptômes assez similaires, il reste que CHAQUE EST UN CAS. Certains ressentiront des symptômes spécifiques, d'autres moins ou pas.

Je ressens des douleurs aux...
  • Bras et avant-bras (haut des bras/jointures, ligaments), mains, hanches, aines, quadriceps,mollets, pieds, genoux, dos, quadriceps, trapèzes, cou, ischio-jambiers. 
  • Articulations: chevilles, poignets et genoux sont douloureux, au repos et pendant des activités. Je dois dormir avec un coussin entre les genoux car j’ai trop mal s’ils s’appuient ensemble. Les douleurs sont de type diffuses, névralgiques, sensations de brûlures, élancements fortes courbatures, coups de couteaux, muscles hypersensibles et douloureux, crampes musculaires.
  • Les douleurs, courbatures et malaise généralisé sont plus forts lors de changements météo (parfois je sens ces changements de 24 à 48 hres avant) tels que: pluie, neige, humidité/canicule, température froide, changements de saisons.
  • Je tolère mal ces changements qui se traduisent par des douleurs accrues. Les fortes douleurs au mains et aux poignets ont réduit ma capacité à les utiliser et j’ai dû aménager ma maison en conséquence (changements de poignées de lavabo, utilisation d’un ouvre boite électrique etc., banc pour la salle de bain), et regrouper du matériel dans un même endroit pour m’aider. 

 

MOUVEMENTS JOUR/NUIT

  • Je peux difficilement demeurer assise plus de 15-20 minutes sans bouger, me lever ou changer de positions car les mollets, jambes et ischio-jambiers sont douloureux, avec des sensations de fourmillement, de brûlures et d'engourdissement dans les jambes et les pieds. Je dois constamment changer de position pour tenter de soulager l’inconfort. Un repas au restaurant ou assister à une rencontre est carrément un supplice car je ne peux pas rester en place et je m’agite, c'est plus fort que moi.  
  • Difficulté à maintenir la position debout car je ressens un malaise généralisé, comme une sensation de faiblesse comme si je vais m’écrouler.   
  • La nuit, les mouvements saccadés des jambes ainsi que des bras me réveillent (grands coups de ciseaux). Il n’y a actuellement aucun traitement pour contrôler les mouvements causés par le syndrome des jambes sans repos et les antidouleurs actuels ne couvrent pas entièrement les douleurs nocturnes qui me réveillent la nuit. 
  • Mouvements "de tordeur" pendant la nuit: couchée sur le côté gauche.....douleurs à la hanche, donc je tourne sur le côté droit....douleurs à la hanche, on tourne encore! Ce manège dure toute la nuit. Incapable de dormir sur le ventre car je dors avec une CPAP pour l'apnée du sommeil. Il me reste donc trois positions possibles. 
  • Pendant la marche, je ressens des douleurs aux niveaux des aines, des hanches, des jambes et des pieds. Ma cadence de marche est ralentie à cause des douleurs, de la fatigue et des vertiges. Ma démarche est en zig zag ou parfois comme si je suis saoule. Je sens des difficultés à évaluer les distances au sol yeux-pieds. Parfois, je m'enfarge dans mes bottines: comme si je suis maladroite et que je m'emmêle dans mes pieds. J’essaie de marcher chaque jour comme recommandé par mon médecin, mais parfois je n’ai pas assez d’énergie pour le faire. Dans ces cas, je m'habille et je reste sur assise sur mon balcon quelques minutes pour prendre l'air.

 

 SOMMEIL

  • Le sommeil de jour/nuit n’est pas réparateur et au réveil, mes yeux brûlent comme si je n’ai pas dormi du tout. J’ai beau passer entre 11 à 12 heures au lit, je ne ressens pas LE repos. Pendant la nuit, je dois souvent reprendre un anti douleur car les douleurs sont trop intenses et je n’arrive plus ou difficilement à me rendormir. Je suis au lit vers 19:00 et 19:30 environ pour un sommeil qui ne comble pas mes besoins. Je me lève fatiguée, exténuée, non reposée.  C’est frustrant et déstabilisant car je ne ressens plus/pas la sensation de satisfaction d’un bon sommeil depuis plusieurs années. 
  • Siestes: je dois faire de une à deux siestes le jour car je suis trop épuisée. Je suis fonctionnelle entre 1 à 2 heures, mais en matinée. Je me “vide” facilement de mon énergie. S’il y a insomnie la nuit, je me recouche le matin. Mon coeur bat alors très vite et ma pression artérielle monte. M'endormir est quasiment un combat car il m'est souvent difficile de m’assoupir en profondeur à cause des douleurs aux membres. Aussi, difficulté à calmer le système nerveux, à le faire “descendre”. Les douleurs et courbatures du matin sont fortes et  même si je voudrais continuer à dormir, je n’y arrive pas à cause des douleurs trop intenses.  

 

COGNITIF ET PLUS....

  • Mémoire court terme déficiente: demande la même question 4-5 fois sans me souvenir de la question et de la réponse. Emprunte les mêmes livres et/ou même films. Difficile de me concentrer et de retenir ce que j’ai lu. Déficit d'attention.
  • Sensibilité excessive aux bruits tels que: camions, voitures, musique trop forte, cris d’enfants, centre d’achat, sensibilité aux odeurs, parfums, gaz d’échappement, sensibilité à la lumière, discussions fortes, sons aïgus (musique, télé etc.). Les bruits environnants  (internes ou externes) ont pour effet de me stresser et de m’épuiser. Je porte souvent des bouchons  d’oreilles quand je marche sur la rue pour atténuer les bruits environnants et diminuer l’inconfort cognitif que les bruits provoquent. Pour m'aider, je regarde par terre pour me concentrer et pour ne pas voir les mouvements autour de moi qui m’étourdissent. Ces bruits résonnent comme des milliers de décibel dans ma tête...
  • Difficile de concentrer mon attention quand des "signaux" provenant de plusieurs sources. Ex: centre commercial= mouvements, bruits de fond, musique, gens, lumières vives, parfums etc. Sur la rue= voitures en mouvement, cyclistes etc. Traiter ces informations visuelles et auditives en même temps, faire une activité à la fois cognitive et physique, me retrouver dans un environnement où les activités se déroulent à un rythme rapide, suscitent de la confusion et un stress intense chez moi. Je me sens « surstimulée », et j’ai tendance à figer ou à fuir la situation bruyante, ce qui a pour résultat d’augmenter les battements cardiaques, de créer du stress, de l'épuisement et l'augmentation des douleurs. Mon système nerveux est surchargé! 
  • Difficulté à saisir des explications ou des consignes simples, comme si ça “n’entre” pas dans ma tête. Je dois souvent demander aux gens de répéter ce qu’ils m’ont dit ou leur demander de ralentir le débit. Difficile à vivre car au début, on pense que notre intelligence est disparue! Pourtant, ça n'a rien à voir: le cognitif est affecté par le système nerveux qui n'est pas normal. 
  • Difficulté à faire des synthèses, à rassembler mes idées, à exprimer ma pensée. Indécision fréquente ou stress intense devant des choix banals quotidiens. Je me sens dans le “brouillard”, pas sur la planète. 
  • Je parle plus lentement, je cherche très souvent mes idées ou mes mots. Ralentissement de l'élocution, lapsus bizarres. Difficulté à rassembler mes idées, à exprimer mes émotions. 
  • Facilement désorientée et/ou indécise avec les choses à faire au quotidien, décisions à prendre, ou choix à faire. 
  • Maladresse dans la manipulation d'objets qui m’échappent facilement des mains.  
  • Difficulté à évaluer l’espace ayant pour résultat que je me cogne souvent aux meubles. Difficulté à évaluer où poser mon pied en marchant. Je ne me sens pas solide sur mes jambes quand je marche. 
  • Confusion occasionnelle quand utilisation du transport en commun. Je me sens souvent désorientée, difficulté à reconnaître où je suis; 
  • Oublis fréquents (rendez-vous, paiements de factures, chaudrons sur la cuisinière, récits, emprunts). 
  • Multitâche est devenue impossible. Moi qui faisait 3-4 choses en même temps, ce temps-là est bien terminé: je suis incapable de faire deux choses à la fois: ex: écrire un message courriel et répondre à quelqu’un qui me parle en même temps. Mais pour ce dernier point, il faut avouer qu'en vieillissant, EM ou pas, on en reperd sur ce point précis.
  • Perte de force et de résistance physique et psychologique      
  •  Irritable, surtout quand je suis épuisée (explosions de colère, tristesse etc) 
  • Difficulté à suivre le fil de l’histoire d’un livre. 
  • Difficulté à faire le “focus” quand je lis, ma vue est embrouillée.S
  • Suite à une activité physique ou à une rencontre avec plus de 2 personnes, mes muscles brûlent un peu partout et je suis épuisée pour plusieurs jours d'affilée (2-4 jours). Dans ce cas, je me couche à 18:00 car je ne tiens plus debout.
  • Difficulté à accomplir les tâches domestiques, nécessite de l’aide. Quand je peux, je cuisine le matin en étant assise. J’ai besoin d’aide pour faire le ménage et les courses, mais c’est parfois difficile d’en obtenir. 
  • Perte de poids importante (80 lbs en quelques mois). Perte d’appétit, nausées, reflux gastriques; 
  • Syncopes/chutes de pression à plusieurs reprises. 
  • Vessie et colon irritable (constipation/diarrhée en alternance, fréquent et “violent”)  
  • Maux de tête fréquents et maux de gorge       
  • Froid presque constant aux extrémités: pieds, mains, corps, été comme hiver. Difficulté d’adaptation du corps à la température ambiante (souvent froid alors que les gens ont chaud).D
  • Douleur thoraciques fréquentes. En premier lieu, j'ai pensé que j'avais des problèmes cardiaques: il n'en est rien. Les douleurs thoraciques sont un des symptômes typiques de l'encéphalomyélite myalgique, comme un point de douleur juste au dessus du coeur (souvent ressenti des deux côtés).     
  • Névralgies au visage      
  • Yeux, bouche et peau très secs.      
  • Arythmie cardiaque, respiration courte et difficile. 

     

    Psycho-social

    Depuis deux ans, ma santé se dégrade peu à peu. J'ai conscience que je ne suis peut être pas objective en la matière, aussi je compte sur les observations de personnes fiables de mon entourage pour ce qui est de partager leurs constats et évaluer les changements. Pour ce faire, je tiens un journal de ce que je fais, des symptômes, ce que je recommande vivement aux personnes vivant avec ces maladies: vous constaterez rapidement son utilité car on se perd facilement dans les dates, le temps etc. Pas besoin d'écrire un roman, juste quelques mots par jour suffisent.

    Je me sens plus fatiguée, ma résistance physique a diminuée et je m’épuise plus rapidement. Je suis pratiquement toujours à la maison et le transport en commun est devenu très difficile pour moi (niveau de bruit, être debout etc.). Pensez seulement au poids des portes du métro: quand je pousse dedans avec mon épaule, j'ai mal et ma force est quasi nulle pour l'ouvrir. Souvent, j'attends que quelqu'un sorte ou entre, et je me faufile...

    Peu à peu, je suis devenue incapable de m’occuper seule de mes petits enfants. Je suis trop faible, je n’ai pas assez de force et la réserve d'énergie est imprévisible. Je trouve cela difficile à vivre car je ne me reconnais pas. J’ai déjà été une femme bourré d'énergie :(  

    Je suis en situation de deuil pour plusieurs aspects de ma vie: la santé, les projets d’avenir personnels et professionnels, mes rêves. Tout est remis en question actuellement. Ma vie sociale est très limitée et si je n'avais pas le téléphone ou internet....je n'ose pas imaginer. En 2013, j’ai consulté un neuro-psychologue à plusieurs reprises ce qui fut bénéfique pour m'aider à gérer ma nouvelle vie. Malheureusement, j’ai dû cesser les rencontres car ma situation financière est devenue précaire suite à la fin des prestations d'invalidité de ma compagnie d'assurance.

    Je suis membre de l’Association Québécoise pour l’encéphalomyélite myalgique (AQEM) depuis 2011 et je participe régulièrement au groupe d’entraide, un excellent soutien psychologiquement. Par contre, il est aussi épuisant d’assister aux rencontres en après-midi, moment de ma sieste quotidienne.

     

    En vrac, ce que je ne fais plus...

    Depuis environ 2009, pas de sorties en fin de journée (ex: souper au restaurant, sortie théâtre etc.). Je suis trop épuisée.

    Pour le moment, je ne fais pas de vélo (depuis 2 ans), à cause de fortes douleurs aux ischiojambiers, les jambes/mollets et dessus des pieds qui “brûlent”. Aussi, difficulté à garder l’équilibre et j’arrive difficilement à gérer les bruits et nombreux mouvements autour de moi.   

    Depuis deux ans, réduction puis arrêt de la natation car quelques heures après, je ressens des douleurs intenses et de l’épuisement pour au moins 3-4 jours. La remontée énergétique est très lente et difficile à surmonter. 

    Si je dois conduire une voiture, je ne le fais qu’en avant-midi: ça requiert trop d’attention et je suis trop épuisée également. J’ai cessé de recevoir des massages thérapeutiques car mon corps réagit par une hausse des douleurs quelques heures après, même si massage très doux.


    Bon. Alors voilà où j'en suis.
    Peut être êtes-vous une personne qui cherche des informations, une personne qui connaît une personne etc. 

    Rappelez-vous qu'ici, je parle de mon expérience de vie.

    Comme je l'ai déjà mentionné si ce que j'écris peut aider ne serait-ce qu'une seule personne à comprendre ce que sont la fibromyalgie et l'encéphalomyélite myalgique alors tout ce que j'ai pu vivre et apprendre jusqu'à présent aura été utile à d'autres. 

    Il ne faut pas se voiler la face: la fibromyalgie et l'encéphalomyélite myalgique sont des maladies encore malheureusement taboues et entourés de préjugés dans notre société. Bien que la comparaison soit limitée, je crois que les personnes vivant avec l'encéphalomyélite myalgique (PAEM) "ressemblent" étrangement aux personnes séropositives des années 80 car nous manquons d'écoute et de reconnaissance sur le plan médical et social. Parfois, on nous prend pour des gens qui simulent, ou des "paresseux" alors que nous sommes aux prises avec un malaise et un épuisement difficile à faire comprendre à notre entourage. Et nous avons tendance à adopter un profil bas pour toutes sortes de raisons.

    Pour plusieurs d'entre nous, nous ne voulons pas être sur la place publique car nous vivons dans la peur, l'insécurité, l'incompréhension et le potentiel rejet que nous voyons dans le regard des autres. Il est temps que cela cesse, que l'on sorte du placard, pour ceux qui le peuvent. 

    Il faut que les PAEM soient bien informées sur ce que sont ces maladies ainsi que sur nos droits. 

    Je crois fermement qu'être bien informé nous amène, étape par étape, à mieux connaître et mieux prendre en main notre santé et notre nouvelle vie avec l'EM. Ce n'est pas la maladie qui nous empêchera de continuer à vivre de bons moments dans la vie, bien que nous soyons malades. Ça prend de la patience, de la patience et encore de la patience pour "trouver sa voie" dans tout ce portrait qu'est l'EM. Mais c'est possible....

    Qui a dit qu'une personne malade n'a pas/plus droit au bonheur et à l'épanouissement?

    Je crois que c'est possible.  J'en suis persuadée.

    Si jamais vous avez des questions, n"hésitez pas à m'en faire part, même de façon anonyme, si vous le souhaitez.

    Je vous souhaite un beau dimanche!

    Mwasi Kitoko




mercredi 29 mars 2023

Une nuit à l'urgence





Vivre une nuit à l’urgence quand on vit avec l'encéphalomyélite myalgique (EM), équivaut-il à envoyer une personne de 80 ans danser dans un rave toute une nuit? Ou grimper une énorme montagne pendant des heures sans aucun entrainement physique préalable?  

Je ne sais pas. Bien malgré moi, je cherche des exemples plus ou moins farfelus pour faire comprendre autour de moi comment ce type d’évènement est très rude physiquement et mentalement pour les personnes affectées par l'EM (PAEM).

Vivre une nuit dans une urgence est une expérience assez difficile à vivre pour le citoyen ordinaire. On le sait, l’urgence d’un hôpital n’est pas un lieu de tout repos, tant s’en faut. Le niveau de stimulus de toutes sortes est très élevé. Mais pour une personne affectée par l’EM, c’est une expérience qui relève du cauchemar et qui nous affecte très durement. 

Et que dire des impacts, quelques jours plus tard? 

***
 
« Allo René? Peux-tu m’accompagner à l’urgence, je ne me sens pas bien. »
 
J’appelle mon voisin et hop, nous voilà partis vers l'urgence de de l’institut de cardiologie de Montréal.  Quelques minutes plus tard, on me passe déjà un ECG puis on me branche à un moniteur cardiaque. Une de mes filles vient me rejoindre. Un visage connue et aimé, ça fait du bien. 
 
Même si selon elle, il n’y a rien d’inquiétant, la cardiologue du triage recommande que je reste en observation pour une nuit. J’accepte. On m’installe sur ma civière…ça bouge dans tout sens à l’urgence, comme dans toutes les urgences. Pour ajouter au chaos ambiant, on m’informe que l’urgence déménage dans quelques heures dans de nouveaux locaux. Une sorte de journée historique à venir pour tout le personnel (1).

18 :00 une fois dûment branchée à un super écran qui détaille tout, une infirmière vient me voir pour des prises de sang et le test covid. 
 
Je mange une pomme que j’avais apporté au hasard. Je ne demande pas de repas, je suis déjà trop épuisée. Tout ce que je veux, c’est m’allonger et dormir, même si je me doute bien que ce sera un sacré défi. 

Nous le savons tous, de simples rideaux de coton ne peuvent bloquer ni bruits ni lumières. Même avec mes bouchons performants, impossible de m’endormir. J’écoute tout, j’entends tout.  Les conversations, les bruits des appareils, les chariots qui roulent etc. Je fixe le plafond de mon petit espace, rêvant de ma chambre et de mon lit. Je respire doucement, essayant de faire le vide... je sais bien que les prochaines heures seront difficiles à vivre. 
 
21 :30 : Un cardiologue vient me voir. Je lui décris les sensations, lui montre mes valeurs cardiaques. Il m’ausculte…Est-ce un mauvais timing de ma part ou...? Dans tous les cas, je montre au cardiologue un document sur l’EM et lui dit: se pourrait-il qu’il y ait un lien avec cette maladie? 

Il jette tout au plus un œil et dit: « Moi madame, je traite le cœur. C’est ça que je connais. Je ne connais pas cette maladie. Je vais donc me concentrer sur ce que je connais, le cœur . » Il me redonne le document et il quitte. 

À ce point de la soirée, j’en viens même à douter de la pertinence d’être venue à l’urgence. N’étais-je pas mieux de remballer mes affaires et de rentrer chez moi? La réaction du cardiologue m'a dérangée, j'avoue. Je suis convaincue que mon état d’épuisement avancé et un sacré brouillard de cerveau me faisaient douter. Le bon sens l’a emporté : que l’encéphalomyélite myalgique soit connue ou pas des cardiologues de l’urgence, et que ce soit la cause ou non de mes malaises, il faut que mon cœur soit examiné de près. 
 
11 :30 incapable de m’assoupir. Est-ce parce que j’ai faim sans le ressentir? Dans tous les cas, je mange un muffin que j’avais pu emporter, assise sur ma civière. Je m'allonge à nouveau et j’essaie de respirer lentement et de me laisser aller…
 
3 :00  un grand bruit, deux civières plus loin. Une patiente, en voulant se lever, a fait tomber sa chaise d’aisance et tout son contenu… Je vous laisse imaginer le branle-bas de combat de bruits et de manœuvres en pleine nuit pour nettoyer les dégâts. 
 
Je me lève plusieurs fois pour aller aux toilettes, aveuglée par les lumières. Tant pis, je retourne m’allonger. Peu de sommeil dans le corps. Si je me fie à ma montre intelligente, il semble que j’aurais dormi environ 1 :30 cette nuit-là.
 
7 :00 sans surprise, j’ai des maux de tête, les yeux rouges comme un lapin, mais on s’en fiche. Tout ce que je veux, c’est VOIR LE CARDIOLOGUE et qu’on me dise ce qui se passe. 
 
8 :00 c’est la distribution du petit-déjeuner. Du pain, au départ rôti, est maintenant tout mou sous la cloche de plastique. On s’en fout. J’ai faim, je suis au-delà de l’épuisement. Quel est le mot plus fort que celui-ci, ensuite? 
 
Une infirmière m’avertit que le déménagement de l’urgence commence dans moins d’une heure. Sur ma civière, je déménage comme les autres patients vers la nouvelle urgence avant d’être vue par le cardiologue et d’obtenir mon congé. 
 
9 :00  on déménage. Une infirmière attrape mes effets et on se dirige vers la nouvelle urgence. Je serai la première patiente qui a utilisé la chambre 21 de l'institut. 

So what? Si les nouvelles urgences des hôpitaux du Québec sont comme celles-ci, alors nous sommes devant une évolution vraiment positive. Le poste des infirmières est entouré de chambres non plus séparés de rideaux, mais bien des chambres avec de grandes portes vitrées coulissantes. Ces portes coupent les bruits de façon vraiment notable. Une fois dans cette chambre et avec de meilleures conditions, c’est là où j’aurais probablement pu m’endormir. D’ailleurs, j’ai pu réussir à m’assoupir quelques minutes avant de voir le cardiologue. 
 
Finalement, le cardiologue a ajusté ma médication, effectués certains tests avant la sortie et prescrits d’autres tests plus poussés à faire dans les prochaines semaines.
 
12 :30 un dernier test signe ma sortie.  J’appelle un ami qui vient me chercher. Je n’attends même pas qu’il soit arrivé : je m’installe dehors assise dans mon déambulateur. Je respire à pleins poumons l’air frais qui me manquait tant depuis hier. J'ai tellement hâte d'arriver chez moi.

 


Retour à la maison


Abasourdie et crevée, je prends une douche et saute directement dans mon lit. Le lendemain, ma fille aînée est venue me visiter pour une heure. J'étais encore sous le coup de l'adrénaline des dernières heures et j'ai pu discuter un peu avec elle. Ça m'a fait un bien fou de la voir et de la serrer dans mes bras.
 
Les deux premiers soirs, j’ai dormi "presque normalement", c’est-à-dire 8 heures d’un sommeil de mauvaise qualité, celui auquel je suis habituée depuis tant d'années!

3 jours plus tard, ça y est : c’est le malaise posteffort et ses effets dévastateurs.

C’est là où personne ne nous voit ramer, du moins pour ceux qui vivent seuls comme moi.
 
-les muscles du corps qui brûlent
-appétit disparu 
-concentration et attention difficile
-maux de tête
-jambes qui tremblent
-forte intolérance aux bruits, lumières
-forte sensation de faiblesse, comme si j’allais mourir. Je répète: comme si j'allais mourir. 
-les yeux grands ouverts, JE VEUX DORMIR. J'y arrive difficilement: je suis électrique, survoltée
-difficulté à parler
-Brouillard cognitif fort 
-Intolérance plus élevée aux odeurs et parfums


Bien sûr, ce n’est pas la première fois que je vis un malaise post-effort de cette ampleur, aussi puissant. Mais c’est toujours une fois de trop, on s’entend. 

Une difficulté nouvelle s’est ajoutée, celle de parler. J’avais encore ma voix, mais parler me demandait un tel effort, comme si je manquais d’air pour arriver à la faire sortir. Je crois plutôt que c’était dû au malaise post-effort élevé. Je ne suis pas médecin ni scientifique, mais je soupçonne que ce problème pourrait être relié au nerf vague. 

En malaise post-effort, le corps est dans un état d’inflammation encore plus aiguë, et le nerf vague est certainement mis à très rude épreuve dans ces cas-là. Il essaie bien de remettre les choses en place dans ce corps malmené, mais le défi reste de taille. 
 
Comme un ordinateur, j’ai « fermé des fenêtres ». Réduction de lumière, de bruits, de télé, de stimulations. Pour quelques jours, pas d’appel, peu de texto, de télé, question de donner une chance à mon corps de récupérer. Dans ma petite cour remplie de neige, je me suis assise sur un petit banc pour faire un peu de cohérence cardiaque, question de m’oxygéner en même temps. De l'air frais pour mon système immunitaire et ma santé mentale. J'ai aussi usé le circuit divan-lit, lit-divan à gogo, même si dormir relevait du défi. S'étaler, c'est déjà ça.
 
Avec le recul, je sais que cette nuit à l’urgence m’a coûté très cher. Trois jours avant, j’avais eu un rendez-vous médical dont je n’avais pas encore récupéré, un épuisement qui s’est ajouté à ce qui allait venir. 

Je suis prise dans une sorte de malaise post-effort multicouches dans mon corps.
 
C’est maintenant devenu systématique pour moi, comme pour beaucoup de personnes affectées par l’EM : un rendez-vous médical égale un malaise post-effort à tout coup. S’il est vrai que c’est déjà difficile à vivre et à « aplatir » avec le pacing, il reste que des extra, comme cette nuit à l’urgence, viennent encore compliquer les choses pour les malades de l’EM. 
Ces extra coûtent chers et comportent aussi des risques : celui de rester « coincé » dans une phase aiguë, en bref, de rempirer la situation de santé déjà hypothéquée. 

La santé peut-elle s’hypothéquer davantage avec ces malaises post-effort à répétition? La réponse est oui.  (2) 

Je ne suis pas en état sévère, mais le risque est pourtant bien réel de s'y retrouver si je ne fais pas attention à ma précieuse énergie. L'idée n'est pas de vivre dans la peur (quoi que...), mais plutôt d'en être conscient et d'appliquer le pacing (3) le plus possible. Je ne vois pas d'autres manières de conserver le peu d'énergie physique. 

À elle seule, l’encéphalomyélite myalgique demande beaucoup d’énergie au quotidien, ne serait-ce que de composer avec les symptômes imprévisibles et une énergie sur laquelle on peut difficilement compter, car incertaine et instable. D’autres problématiques de santé s’ajoutent, alourdissant encore davantage la situation de santé. Je pense ici aux personnes affectées qui sont passées à travers un ou des cancers et bien d’autres maladies. 

Je relève lentement et péniblement de cette nuit. Je recommence à peine à reprendre le cours normal de ma vie. C'est fragile pour tout vous dire. 

Au moment de terminer ce billet, on vient de m'appeler pour me donner un rendez-vous à l'institut dans les prochains jours, un des tests à effectuer.  

J’espère au moins ne pas revivre une telle nuit de si tôt. Les coûts physiques et émotifs sont éminemment élevés. Je n’ai pas le moyen de vivre de tels coûts sans conséquences importantes sur ma vie. 

Je mise sur l'arrivée du printemps et de la douceur du temps pour me remettre encore mieux sur pied, si cela se peut.

🌻